Une expérience hors du commun
Avant même de commencer le cours de littérature et créativité, j’avais une représentation négative de celui-ci. Pour ne pas améliorer l’image que j’avais de ce cours, lorsque j’ai su que je devais quitter mon petit confort douillet, dans le but d’aller passer une fin de semaine avec des gens qui m’étaient presque inconnus, de fortes émotions négatives m’ont envahie. Je n’en revenais pas qu’on me force à aller faire des activités de littérature aussi loin de chez moi.
Lorsque nous avons commencé le premier cours, j’ai ressenti un petit soulagement, car je me suis vite aperçue que je n’étais pas la seule à éprouver de la nervosité. De plus, par l’approche très rassurante de notre enseignante, j’ai commencé à davantage me prêter au jeu. Au fil des cours, j’avais l’impression que nous formions une équipe et que nous étions là pour nous entraider. Les cours semblaient très chargés, car nous étions constamment en action. Il n’était pas rare d’avoir mal au poignet à force d’avoir trop écrit, mais ces petites douleurs superficielles en ont valu la peine. Ce cours nous a permis de vivre concrètement la théorie qui nous était présentée. Pour chaque activité vue en classe, il nous était alloué un petit moment afin de la vivre, seul, ou avec les membres de notre équipe. À plusieurs reprises, j’ai été surprise par mes propres réactions. Avec les membres de mon équipe, soit dit en passant, une équipe qui m’avait été imposée de « force », j’avais beaucoup de plaisir à me prêter au jeu et à expérimenter les diverses activités. En étant moi-même confrontée aux activités, j’ai pu constater certains éléments auxquels j’accordais de l’importance. Par exemple, afin de vivre un maximum d’exercices, nous étions souvent pressés dans le temps, cela m’a donc fait voir qu’il est important d’accorder assez de temps aux élèves qui en ont besoin. De plus, nous avons expérimenté plusieurs styles d’écriture et une variété de déclencheurs, ce qui m’a permis de réaliser que les élèves peuvent plus facilement se sentir interpellés par l’activité lorsqu’ils ont différentes options par rapport aux possibilités qu’ils leur sont offertes. Lorsque nous étions au camp Mariste, nous avons eu la chance d’écrire dans la nature. Nous avons donc été confrontés à divers sens, qu’à l’habitude, nous n’utilisons pas dans le but de composer un texte. Par exemple, nous avons utilisé le paysage qui nous entourait, les sons et les diverses odeurs. Avec mes futurs élèves, j’aimerais parfois offrir la possibilité d’écrire à d’autres endroits que sur un pupitre.
Lorsque j’étais jeune, j’adorais écrire en dehors de la classe. J’écrivais des histoires sur mon hamster, sur la vie d’un cochon volant, sur mes joies et mes peines. J’étais loin de manquer d’idées. Je me souviens des commentaires de certaines de mes enseignantes, « tu as de très bonnes idées et ta structure de texte est superbe. » Toutefois, j’obtenais la note de C et parfois D, car mes fautes d’orthographe étaient trop nombreuses. Petit à petit, j’ai perdu de l’intérêt pour l’écriture. Pour moi, écrire était devenu une manière d’être évaluée sur des travaux. Dans le cours de littérature et créativité, nous n’avons pas été évalués sur notre orthographe, car le but était d’écrire pour soi, sans se restreindre et sans constamment effacer. J’ai vu une énorme différence dans mon assurance et surtout, dans mon plaisir d’écrire. Avant tout, il est primordial de développer chez nos futurs élèves le plaisir d’écrire. L’écriture ne devrait surtout pas être perçue par nos élèves comme une tâche déplaisante et même stressante.
Lorsqu’une enseignante est passionnée par ce qu’elle fait, cela se transpose sur l’intérêt que les élèves peuvent éprouver face à la matière. Lorsqu’une matière peut sembler aux yeux des élèves un peu plus difficile ou ennuyeuse, je considère qu’il est important de prendre le temps de trouver des activités qui vont davantage les interpeller. Pour finir, j’espère que mes futurs élèves auront une vision positive de l’écriture et qu’ils éprouveront du plaisir à écrire.
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